Focus sur la culture africaine et afro-descendante
Chaque semaine la BU du campus de Schœlcher vous propose une sélection de livres, revues, BD, DVD... à lire et à emprunter à l'espace "Découverte" dans le hall de la BU.
Cette semaine, découvrez la culture africaine
Chaque année, le 24 janvier, la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante célèbre les nombreuses cultures vivantes du continent africain et des diasporas africaines dans le monde entier, et les promeut comme un levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix. En tant que source riche du patrimoine mondial commun, la promotion de la culture africaine et afro-descendante est indispensable pour le développement du continent et pour l'humanité en général. Le 24 janvier coïncide avec l’adoption de la Charte de la renaissance culturelle africaine, adoptée par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine en 2006.
La BU Schoelcher participe à cette célébration en vous proposant une sélection d'ouvrages sur la culture africaine et afro-descendante. Ce terme a été consacré en 2001 à la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée organisée à Durban par l’ONU du 31 août au 8 septembre.
Voici quelques-uns de ces titres, parmi beaucoup d’autres, avec un lien vers le livre sur Le catalogue de la BU qui vous permettra de localiser ces références dans nos rayonnages.
Pourquoi les livres et manuels d'histoire, les films de fiction ou documentaires, les pièces de théâtre, les magazines historiques, édités ou produits en Europe pendant le XXe siècle ont-ils ignoré l'histoire des Africains en Europe? Le premier constat que l'on fait à la lecture de cet ouvrage collectif né d'un colloque organisé en décembre 2005 par la Maison de l'Afrique à Toulouse (LA M.A.T.) est le suivant: une partie de l'histoire multiculturelle de l'Europe ancienne et moderne - celle relative à la présence d'Africains - a été occultée. Pourtant la place qu'avaient occupée des centaines de milliers d'Africains et leurs descendants dans les pays européens avant que le racisme et les préjugés ne deviennent dominants principalement à partir du XVIIIe siècle est loin d'être marginale. Ce passé européen, qui ressort des ténèbres de l'oubli dans cet essai historique unique en son genre, fait apparaître que des Africains furent empereurs à Rome, dirigèrent l'Eglise chrétienne au Vatican, furent parmi ses plus éminents penseurs, érudits, savants, généraux d'armée, artistes et écrivains, etc. Une histoire si méconnue que les Européens du XXIe siècle seront les premiers surpris de la découvrir.
Dans plusieurs de ses oeuvres, romans, nouvelles et écrits pour la scène, Léonora Miano interroge l'identité frontalière en donnant à lire les parcours divers de ses personnages afro-descendants qui vivent en Europe, principalement en France et à Paris. Cet ouvrage se propose d'étudier comment, s'écrit et comment se vit de l'intérieur cette identité qui naît et qui' s'épanouit à la frontière de deux continents aux rapports complexes.
L'apparence ou "l'identité physique" des personnages, qui se meuvent dans les décors urbains, cherche à se définir dans une société qui ne leur propose pas de modèles auxquels se référer. Leur "identité intime", qui est individuelle, se construit à partir de leur parcours existentiel et se déploie dans leurs relations à autrui. Enfin, " l'identité historique " de l'afrodescendant naît de son rapport à la mémoire du passé, de l'organisation du monde et de l'humanité.
Par ces trois figurations de l'identité, entremêlées les unes aux autres dans les récits de Léonora Miano, les personnages clament l'existence d'une identité nouvelle : celle d'être afropéens.
1802. Napoléon engage le rétablissement de l'esclavage aux Antilles et dans toutes les colonies françaises. Ses armées sont laminées à Saint-Domingue (l'indépendance d'Haïti est proclamée en 1804) tandis qu'elles l'emportent sur les résistants républicains de Guadeloupe. 1802. Cette année-là les " negros franceses " et les " Caraïbes noirs " respectivement chassés de Saint-Domingue et de Saint-Vincent, îles des Antilles sous influence française, fondent Livingston au Guatemala, en plein territoire espagnol d'Amérique centrale. Lien de cause à effet ? Pure coïncidence ? Hasard ou caprice de l'Histoire ? Entre tradition orale et documents d'archives (France, Guadeloupe, Martinique, Amérique centrale, Cuba, Venezuela), recueillis durant plusieurs années, l'auteur de cet ouvrage fait alors une découverte qui fera date.
Subtil mariage entre l'anthropologie et l’histoire de l'art, Les Arts des Marrons invite à la découverte de ces arts qui forment l'un des ensembles les plus riches et les plus créatifs de l’expression culturelle élaborée par des descendants d'Africains dans les Amériques. Originaires de plusieurs sociétés en Afrique, les Marrons sont les descendants des esclaves échappés des plantations qui ont lutté contre leurs anciens maîtres pour acquérir leur indépendance dans la forêt des Guyanes aux XVIIe et XVIIIe siècles. A travers la sculpture sur bois, les arts textiles, la gravure sur calebasse et maintes autres expressions artistiques, les Marrons gardent vivante l’idée d’une esthétique panafricaine tout en accordant leurs créations à l’évolution de leur environnement social et économique. Cet ouvrage détaille l’histoire de l’art de ces sociétés uniques. Il montre le travail d’artistes particuliers et explore la très grande place que tient l’art dans la vie quotidienne.
Ce livre a pour sujet un peuple dont la forêt est menacée et son combat pour tenter de protéger son mode de vie en se saisissant des instruments juridiques internationaux des Droits de l'Homme. Les Marrons saramaka, descendants d'esclaves africains auto-libérés qui vivent dans la forêt tropicale de la République du Suriname, conduisent eux-mêmes, depuis des années, leur propre campagne de revendications. En 2007, la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme a rendu en leur faveur un jugement qui a fait jurisprudence. Deux leaders engagés dans cette lutte reçurent le Prix Goldman pour l'Environnement (souvent appelé « Prix Nobel pour l'Environnement »).
L'auteur, en partant des différents usages du textile des Bushinengué, ouvre une fenêtre sur l'univers culturel de cette société afro-amazonienne encore très mal connue. Il amène le lecteur à comprendre que, en prenant en compte l'expérience de la plantation et en s'adaptant au nouvel environnement amazonien, la culture bushinengué a pris une nouvelle trajectoire tout à fait originale.
Cet ouvrage constitue pour ainsi dire " la suite " des Noms de famille d'origine africaine de la population martiniquaise d'ascendance servile, publié chez le même éditeur. Il est ici question des noms non africains des affranchis et surtout de ceux que l'on a appelés les " nouveaux libres ", patronymes attribués en Martinique à la faveur de l'abolition de l'esclavage de 1848. Noms " français " (ce qui ne signifie pas forcément noms de Français), caraïbes, britanniques, ibériques, flamands, germaniques, italiens, slaves, surnoms, prénoms, anagrammes de prénoms ou de noms de maîtres, noms tirés du créole, de la mythologie, de l'histoire ancienne ou moderne, de la géographie (physique, politique), des arts (littérature, peinture, musique), de l'environnement naturel (plantes, animaux), humain (objets, outils, métiers), surnoms péjoratifs, formations linguistiques particulières...
constituent le 'plat de résistance' de ce travail de recherche. Sont proposés ainsi, pour pratiquement plus de 15 700 noms, soit une explication étymologique ou linguistique, soit une définition, un commentaire, une observation... Ce livre apporte également un éclairage sur la démographie des nouveaux libres (pyramides des âges, structure familiale, métiers...), ainsi que sur celle des affranchis de la période 1833-1848.
Disponible aussi en ligne --> cliquez ici
A partir des présupposés théoriques des Cultural studies, Subaltern studies et Postcolonial studies, l'auteur continue d'interroger les rapports contradictoires que les imaginaires collectifs des pays concernés par le fait de l'afrodescendance, notamment d'Amérique latine, entretiennent avec ce qu'il désigne comme la "présence-histoire" noire : cultures, langues, religions, sexualités, identités chromatiques, combats pour un accès véritable à la citoyenneté politique, auto-représentation politique et poétique et mémoires de l'esclavage transatlantique.
Ce premier volume - d'une étude sociologique qui en comporte deux - est composé de quatre chapitres consacrés aux relations qu'entretiennent descendants d'Africains, d'Indiens et d'Européens. Y sont revisitées les problématiques de l'intégration et de l'assimilation, à la lumière des travaux sociologiques de l'École de Chicago sur les immigrations contemporaines.
L'état de transition sociale qu'expérimentaient les sociétés coloniales, au lendemain de l'Émancipation, donne la mesure de la complexité des configurations sociales que la présence immigrée - voulue par les seuls planteurs - va provoquer, et le caractère inévitable du processus qui allait aboutir à leur diabolisation dans les difficultés de toute nature que connaîtront ces colonies confrontées à des crises économiques cycliques.
Bonne lecture !