Mort de Bartolomé Bennassar, historien de l'Espagne moderne
Né à Nîmes d’un père espagnol en 1929, Bartolomé Bennassar, sous l’influence de Fernand Braudel va très vite tourner ses recherches vers l’histoire moderne et contemporaine de la péninsule Ibérique. En 1956, il commence sa carrière à l’Université de Toulouse qu’il ne quitta pas jusqu’à sa retraite en 1990. Il en est même le président de 1978 à 1980, devant défendre son autonomie face à la ministre, Alice Saunier Séïté.
Sa thèse d’État, Valladolid et ses campagnes au xvie siècle, soutenue en 1967, s’inscrit dans le sillage de l’École des Annales, veine qu’il continua à creuser en publiant Le xvie siècle (Armand Colin, 1972) avec Jean Jacquart, livre encore fondamental pour l’étude de cette période, puis L’Homme espagnol (Hachette, 1975) qui inaugure la fameuse collection « Le temps et les hommes » et constitue non seulement une des plus fameuse synthèse sur la culture espagnole à l’époque moderne, au point d’être traduit dès l’année suivant en Espagne et régulièrement réédité depuis, mais aussi un des classiques de l’histoire des mentalités.
En 1985, il dirige une monumentale Histoire des Espagnols (Armand Colin, 1985) qui est une des meilleures portes d’entrée en français à l’histoire de la péninsule ibérique.
Ses recherches traversèrent l’Atlantique pour produire une Histoire du Brésil (Fayard, 2000), mais se centrèrent aussi sur Madrid (Histoire de Madrid. Perrin, 2013), sur Franco auquel il consacra deux biographies (Franco. Perrin, 1995. Franco : enfance et adolescence. Autrement, 1999) ou sur la tauromachie dont il était un fervent aficionado (Histoire de la tauromachie : une société du spectacle. Desjonquères, 1993).