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Contre les discriminations LGBT à l'école

Campagne nationale du MEN : l'académie de Martinique a donné le la...

Lundi 28 janvier 2019, le ministère de l'Education nationale à lancé une nouvelle campagne de sensibilisation et de prévention contre l'homophobie et la transphobie au collège et au lycée.

Même si l'information, datant de fin 2018, a moins retenu l'attention publique que les malheurs répétés des transports en commun foyalais ou que la nuisible récurrence des sargasses, c'est bien l'académie de Martinique qui semble avoir donné le "la" de cette volonté politique affirmée. En effet, le 27 novembre dernier, le recteur, Pascal Jean, et le Défenseur des droits, Jacques Toubon, ont signé un plan d'action contre les discrimations LGBT dans la sphère scolaire. La Martinique est ainsi la première académie à se doter d'un tel dispositif qui impose en premier lieu, à la manière d'un préambule consitutionnel, que désormais l'interdiction des propos et comportements LGBTphobes soit « inscrite dans le règlement intérieur des établissements scolaires et d’enseignement supérieur et de recherche », et les propos et comportements LGBTphobes sanctionnés. Le site d'information Komitid relaye l'évènement en détaillant la portée pratique et les modalités de ce plan d'action. Publié dans un récent article de France Antilles signalé ci-dessous, le témoignage d'un jeune martiniquais confronté à l'intolérance dans l'espace collectif met en relief l'importance d'un tel engagement de la part des pouvoirs publics. Dans cet esprit, et sur ce sujet, la BU des Antilles vous propose un parcours dans ses collections.

Sur le sujet...

  • Rectorat de Martinique

Discours d'ouverture de la table ronde sur les LGBTphobies à l'école par le recteur Pascal Jan, 27 novembre 2018.

  • France Antilles

"Mwen pa enmem makoumè adan bis mwen", France Antilles Martinique, 4 janvier 2019

  • Ministère de l'Education nationale

Lutter contre l'homophobie et la transphobie à l'école, Communiqué de presse, 28 janvier 2019

L’homophobie et la transphobie touchent de nombreux élèves. Plusieurs enquêtes et études permettent de cerner les LGBTphobies dans les établissements scolaires (étude de l’IFOP réalisée en 2018 pour la Fondation Jean-Jaurès et la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH)). Les insultes homophobes, souvent banalisées, demeurent particulièrement fortes : 18 % des lycéens ou étudiants LGBT déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois.

  • OpenEdition - revues en SHS (libre accès)

Nadia Chonville, « Leviers des mouvements sociaux parallèles au vote de la loi « Mariage pour tous » en Martinique : mobilisation des ressources et processus de cadrage », Études caribéennes [En ligne], 29 | Décembre 2014

Dès l’annonce du projet de loi portant sur le Mariage pour tous en septembre 2012, de nombreux chrétiens martiniquais se sont mobilisés contre une réforme, qui portait à leurs yeux, atteinte à leurs convictions religieuses. Avec ce cadre d’action spirituel, ils ont rassemblé de nombreux sympathisants. Dans une société très croyante, la légitimité sociale des conservateurs leur a permis de rassembler des ressources matérielles et humaines stratégiques qui ont renforcé l’attractivité du mouvement. Pendant la période de mobilisation, certains opposants à la loi Taubira ont proféré dans les médias des propos violents et dégradants envers les homosexuels qui ont encouragé des militants de la diversité sexuelle à se mobiliser contre l’homophobie.

Steve Wharton, « « Mais la loi ne fait pas tout » : l’homophobie dans la société française contemporaine depuis 2004 », Les Cahiers du MIMMOC [En ligne], 4 | 2007

La médiatisation du mariage gay officié par le député-maire vert Noël Mamère en son fief de Bègles, le 5 juin 2004, illustre l’importance des enjeux. À travers les nombreuses réactions une homophobie latente se dessine. Un mois plus tôt, le 5 mai – jour même où le Garde des Sceaux, Dominique Perben, avait annoncé son opposition au projet de Mamère – l’Evêque d’Evry Mgr. Michel Dubost avait lui-même critiqué le soutien des Verts au mariage de Bègles en établissant le parallèle suivant : « Il est surprenant que les mêmes qui luttent contre les OGM au nom du respect de la nature disent avec le même élan que la nature n’a pas d’importance pour l’homme »

Line Chamberland, Gabrielle Richard et Michaël Bernier, « Les violences homophobes et leurs impacts sur la persévérance scolaire des adolescents au Québec », Recherches & éducations [En ligne], 8 | Juin 2013

L’homophobie peut également jouer un rôle dans la construction de l’identité féminine. En effet, qu’elles visent les hommes ou les femmes, les pratiques homophobes sont ancrées dans un même système sociopolitique produisant les positions différenciées des hommes et des femmes dans les rapports sociaux de sexe. L’homophobie dirigée contre les hommes peut permettre de sanctionner ceux d’entre eux qui mettent en péril ce sur quoi la position privilégiée des hommes et celle subordonnée des femmes reposent. Selon Hamilton (2007), les femmes qui adoptent des comportements homophobes à l’endroit d’autres femmes peuvent le faire pour affirmer à leurs propres yeux et à ceux d’autrui une identité féminine qui reçoit l’approbation des hommes.

  • CAIRN - Revues et ouvrages en SHS (abonnés UA)

L'homophobie. Daniel Borrillo. PUF (Que sais-je?), 2001

Parini, Lorena, et Anouk Lloren. « Discriminations envers les homosexuel·le·s dans le monde du travail en Suisse », Travail, genre et sociétés, vol. 38, no. 2, 2017

Les discriminations que peuvent subir les personnes lgbt (lesbienne, gay, bisexuel·le·s, transidentitaires) sont intrinsèquement liées aux normes de genre. Pour cette raison, elles font partie du domaine de recherche des études genre. L’enquête que nous avons réalisée en Suisse cherche à combler un manque de données sur les discriminations que vivent les personnes lgbt au travail et propose un certain nombre d’analyses qui éclairent les formes et l’intensité des discriminations, ainsi que les facteurs qui peuvent les favoriser

Biligha Tolane, P. (2018). L’homosexualité ensorcelée au Cameroun. L'Homme & la Société, 206(1), 113-136. doi:10.3917/lhs.206.0113.

De nombreux homosexuels rencontrés veulent tous une amélioration de leurs conditions de vie, mais refusent de s’enregistrer auprès des associations pour devenir des militants, par peur de représailles. Comme l’a si bien dit un député camerounais, membre du Social democratic front (SDF) parti politique d’opposition, « les homos du Cameroun, pour faire valoir leurs droits, doivent déjà assumer leur sexualité auprès de la société. Cela mettra fin à toutes les bêtises qu’on entend sur eux et permettra le vivre ensemble »

Bruneteaux, Patrick, et Véronique Rochais. «. Le carnaval des travestis makoumè à la Martinique. Quelques propositions sur le sens de l’inversion sexuelle », Biringanine Ndagano éd., Penser le carnaval. Variations, discours et représentations. Editions Karthala, 2010, pp. 111-136.

Pourquoi observe t-on en Caraïbe et en Amérique du Sud une récurrence du thème de l’inversion sexuelle ? Par ailleurs, ces déguisements d’hommes en femmes signifient-ils ce qu’ils représentent ? En d’autres termes, peut-on réellement parler d’une « inversion sexuelle », d’un renversement ponctuel des normes du genre établies ? Plus généralement, penser le travestissement sexuel, autrement dit la structure des relations hommes/femmes, n’impose t-il pas de rapporter ce micro-objet au fonctionnement global des sociétés créoles issues du passé esclavagiste ?

 

Boy's Dont Cry (1999), film de Kimberly Peirce, avec Hilary Swank. D'après des faits réels.

Harvey Milk (2008), de Gus Van Sant, avec Sean Penn.

La meilleure façon de marcher (1976), de Claude Miller, avec Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey.

1:54 (2016), de Yan England, avec Antoine-Olivier Pilon

Au-delà de la haine (documentaire, 2008), d'Olivier Meyrou.

Pourquoi nous détestent-ils ? (documentaire, 2017) d'Alexandre Amiel.

 

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